« Ne privons pas l’Afrique de ses médecins » : Une mesure du projet de loi Immigration fâche une partie de la profession
Le projet de loi immigration du gouvernement prévoit la création d’une carte de séjour spécifique pour les métiers en tension, notamment dans le secteur de la santé. Des médecins français ont pris la parole dans une tribune publiée par le JDD, ils redoutent un exode massif des médecins venus du continent africain.
En 2022, 2.000 médecins ont quitté la Tunisie pour exercer ailleurs
La mesure du projet de loi Immigration vise à améliorer l’attractivité du droit au séjour pour ces publics qualifiés. Professionnels de santé, médecins, sages-femmes ou pharmaciens sont donc concernés. Mais des médecins français craignent que le continent africain, deuxième pourvoyeur de praticiens étrangers en France, soit privé de ses ressources. Aujourd’hui 25.000 médecins qui exercent sur le territoire français viennent de l’étranger, principalement d’Afrique Subsaharienne et du Maghreb. Jean-Paul Vernant, l’un de ses coauteurs de la tribune, explique que « si on les fait venir en France pour pallier le problème des déserts médicaux, nous allons créer des déserts médicaux dans ces pays. Il est évident que si ces médecins viennent en France, les populations manqueront de [praticiens] et viendront par exemple en France pour se faire soigner ».
Mohamed Ghedira est médecin anesthésiste en Tunisie. En 2022, 2.000 de ses confrères ont quitté leur pays pour travailler ailleurs. Pour lui, rien n’empêchera l’exode des médecins vers la France, il faut juste mieux encadrer la pratique : « les conditions d’exercice, le manque de matériel et de moyens dans les pays aux économies parfois tendues font que de nombreux praticiens choisissent de s’expatrier pour travailler dans des contextes plus favorables ». La France n’est pas le seul pays concerné. Les pays membres de l’OCDE comptent en moyenne 25 % de médecins étrangers.