L’Afrique peine à régler sa dette chinoise
Les cas de défaut de paiement des pays d’Afrique envers la Chine sont en augmentation. Vingt-deux des cinquante-quatre pays du continent sont actuellement en situation de surendettement.
La Chine prête à l’Afrique, mais l’Afrique ne rend pas. Sur les 696 milliards de dollars de dette extérieure globale du continent, 12 %, soit 83,52 milliards de dollars, sont dus à des créanciers chinois, selon l’association Debt Justice. Mais surtout, vingt-deux pays africains sur cinquante-quatre sont en situation de surendettement avec un risque de non-paiement, selon le Fonds monétaire international (FMI). Avec l’augmentation de la dette de 21 à 32 % du PIB moyen sur le continent entre 2012 et 2019, le nombre d’États en défaut de paiement a grimpé. Parmi eux : l’Angola, l’Éthiopie, le Kenya et la République démocratique du Congo… La Zambie a été le premier à déclarer l’impasse dans laquelle il se trouve, en août 2020 ; le pays doit rembourser 17,3 milliards de dollars, dont plus d’un tiers à la Chine.
Le poids des investissements privés
Malgré la mise en place, par le G20 (dont la Chine fait partie), d’un programme de suspension de la dette pendant la pandémie, les difficultés persistent. Ainsi, entre 2012 et 2019, le poids des créanciers privés dans la dette publique extérieure du continent est passé de 12 % à 19 %. Ces investissements privés dans les pays africains ne bénéficient pas de ces remises de dettes. Les prêteurs privés ne pourront pas exempter de remboursements les pays africains, ce qui risque de prolonger les dettes et d’aggraver la situation des emprunteurs. Pékin n’est toutefois pas le seul concerné par cette problématique, selon Debt Justice, 35 % de la dette extérieure de l’Afrique étant détenue par des investisseurs privés occidentaux.