Lettre ouverte au gouvernement mauritanien : L’éducation n’est pas un terrain d’expérimentation politique

plus de 16 heures

Description

 

À l’attention de Monsieur le Président de la République,
Madame la Ministre de l’Éducation Nationale,
et aux autorités compétentes,

Je vous écris aujourd’hui au nom de milliers de familles mauritaniennes qui, comme moi, assistent avec douleur et incompréhension à la destruction silencieuse mais implacable de notre système éducatif. Ce que vous appelez une « réforme » est vécu sur le terrain comme une catastrophe sociale.

Depuis la suppression progressive des classes de première année dans les écoles privées, de nombreuses familles sont plongées dans l’angoisse. Vos décisions, loin d’améliorer l’éducation, l’ont rendue inaccessible pour une grande partie de la population. Dans plusieurs quartiers (Darnahim, Elmina, TVz,...), notamment à sebkha, les écoles publiques n'ont pas la capacité d'accueillir plus de 20 % des élèves. Et pourtant, vous avez interdit aux parents d’inscrire leurs enfants dans les écoles privées, sans prévoir aucune alternative réelle.

Résultat ? Des milliers d’enfants sont aujourd’hui exclus de l’école. Des familles désespérées se retrouvent à contourner la loi pour offrir un minimum de scolarité à leurs enfants. Et pendant ce temps, les plus riches, eux, trouvent des solutions : ils inscrivent leurs enfants dans les rares écoles privées autorisées ou quittent tout simplement le pays. Est-ce cela, la justice sociale ?

La réforme aurait pu être saluée si elle avait été accompagnée d’investissements massifs : construction d’écoles, recrutement d’enseignants, planification territoriale sérieuse. Mais ce ne fut pas le cas. On réorganise sans construire. On interdit sans proposer. On impose sans écouter.

Le résultat ? Une fracture sociale encore plus profonde. Une école publique surchargée, épuisée, parfois abandonnée. Une école privée diabolisée mais indispensable. Et au milieu, des enfants sacrifiés, des parents humiliés, un peuple qui doute.

Nous ne sommes pas contre l’idée de renforcer l’école publique. Nous en sommes les premiers défenseurs. Mais pour qu’elle remplisse son rôle, elle doit être accessible, équipée, et digne. Vous ne pouvez pas nous demander d’envoyer nos enfants dans des écoles qui n’existent pas, dans des classes qui débordent, auprès d’enseignants débordés.

Nous exigeons :

1. Un moratoire immédiat sur la suppression des classes privées jusqu’à ce que des alternatives publiques soient réellement disponibles.

2. Un plan d’urgence pour construire de nouvelles écoles primaires dans les zones sous-dotées, à moins d’un kilomètre des habitations.

3. Le recrutement massif d’enseignants qualifiés et la réduction du nombre d’élèves par classe à un maximum de 30.

4. Un dialogue réel avec les parents, les enseignants, les syndicats, les associations locales, bref, avec ceux qui vivent la réalité de l’école au quotidien.

L’éducation est un droit fondamental. Ce n’est ni un luxe, ni un pari politique. Vous avez la responsabilité morale et constitutionnelle de garantir à chaque enfant mauritanien un accès réel, équitable et de qualité à l’éducation.

L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront détruit ce que des générations ont mis des décennies à construire.

Il est encore temps de corriger le tir.

Pour nos enfants, pour l’avenir du pays, agissez.

Un parent en colère, mais engagé pour l’avenir de la Mauritanie.

Dans l’intérêt de nos enfants, veuillez recevoir mes salutations déterminées
Diaw Abdoullah ( AKS).
Samedi 28 juin 2025.

Articles associés

Après la découverte de plusieurs corps repêchés dans un lac à Lomé: certains criblés de balles, dont celui d’un adolescent de 15 ans, le régime de Faure Gnassingbé a publié un communiqué honteux, prétendant qu’il s’agirait de simples cas de noyade. P
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que le régime israélien avait été contraint de mettre fin à sa guerre d'agression de 12 jours contre l'Iran « par désespoir » et sans aucune condition préalable. Le diplomate iran
O wadi muum ; mona yaha yetoto, deux formules empruntées au Pulaar par le ministre de ‘l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire (MUHAT), M. Niang Mamoudou, pour résumer les ambitions diverses du président de la République, son exce
Le 17 mai 2025, à Ouagadougou, le Burkina Faso a officiellement inauguré le mausolée du Président Thomas Sankara et de ses douze compagnons assassinés le 15 octobre 1987. La cérémonie s’est déroulée sur le site historique du Conseil de l’Entente, en
LE CODE NOIR N’A JAMAIS ÉTÉ ABOLI : UNE BOMBE JURIDIQUE DISSIMULÉE PENDANT 340 ANS C’est un fait qui, en toute logique, aurait dû faire l’effet d’un tremblement de terre dans toutes les chancelleries du monde et provoquer un tollé général auprès de c
Les travaux sont en cours pour élaborer des cartes précises des risques de corruption dans un certain nombre de secteurs prioritaires, en tant qu'outils scientifiques et méthodologiques clairs et transparents, a déclaré aujourd’hui mardi 13 mai coura
Le ministre mauritanien de l'Intérieur, de la promotion de la décentralisation et du développement local, Mohamed Ahmed Mohamed Lemine, a tenu des réunions distinctes, mardi 13 mai, avec les ambassadeurs du Maroc et de l'Algérie. Lors de son entretie
« Le PEAF nous a mis en contact avec Djikke pour l’ouverture de comptes. Nous avons eu accès au crédit pour nos activités et ce crédit a été très utile pour nous », témoigne une femme de la coopérative Djokere Endam de la localité de Djaroum Faadoube

En direct

Suivez en direct l'actualité